Engagé récemment sur le chemin qui mène à la certification Creative Commons, j’ai décidé de vous partager mon carnet de bord, au fur et à mesure des unités de formation suivies. Nous voilà arrivé·es au dernier chapitre de cette certification. Nous y parlerons de la communauté de l’Open GLAM ainsi que des grands enjeux qu’elle traverse. N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires : je me ferai un plaisir comme toujours de partager plus largement mes apprentissages & ressources à ce sujet.
— OPEN
Libre & ouvert
Rappelons simplement ici en quelques mots la polysémie du terme “open”, de sa proximité avec “free” et de sa confusion parfois avec “libre” voire avec “gratuit”. De certains usages abusifs visant à exploiter ce terme afin d’en capter les bénéfices altruistes, sans respecter les conditions d’une ouverture véritable telle qu’évoquée depuis l’origine.
Ex: Prenons ChatGPT. En dépit du fait que ce service soit lancé par l’entreprise “OpenAI”, celle-ci n’est en aucun cas “open”, ni “open source” ni encore moins “libre”, et ce qu’il s’agisse du logiciel, de l’algorithme, du langage de programmation ou du modèle économique.
Ex: Si le système d’exploitation mobile Android est “open source”, les pratiques captives disséminées par Alphabet ainsi que la politique d’exploitation de nos données par Google à des fins publicitaires, n’en font pas pour autant une solution libre (mieux vaut préférer en ce sens /e/OS ↗ ).
Autour de la notion de libertés
Rappelons ici qu’une ouverture véritable sous-entend un haut niveau de liberté pour l’utilisateur·ice, tel que définit par :
- les 4 libertés fondamentales des œuvres culturelles libres ↗
- les 4 libertés essentielles des logiciels libres ↗ (Free Software Foundation)
Libertés | Logiciels libres | Œuvres culturelles libres |
---|---|---|
0 | faire fonctionner le programme comme vous voulez, pour n’importe quel usage | utiliser et de représenter l’œuvre |
1 | étudier le fonctionnement du programme, et de le modifier pour qu’il effectue vos tâches informatiques comme vous le souhaitez ; l’accès au code source est une condition nécessaire | étudier l’œuvre et d’en utiliser les informations |
2 | redistribuer des copies, donc aider les autres | distribuer des copies |
3 | distribuer aux autres des copies de vos versions modifiées ; en faisant cela, vous donnez à toute la communauté une possibilité de profiter de vos changements ; l’accès au code source est une condition nécessaire | distribuer des travaux dérivés |
Autour de la notion d’ouverture
Les mouvements de l’Open gravitent autour de conditions similaires de subsistance et de catalyse. Il ne s’agit pas d’une approche technique, mais plutôt communautaire, par la capacitation et la contribution.
Parmi ces mouvements, nous comptons notamment :
◆ OPEN SOURCE
Publication des codes sources logiciels, des algorithmes et processus de calculs, selon des conditions de distributions ouvertes (décrites notamment par l’Open Source Initiative ↗ , inspirée de la Debian Free Software Guidelines ↗ )
📦 Références : Open Source Initiative ↗ | Software Heritage ↗ , mis en place par l’Institut National de Recherche en sciences & Technologies du Numérique (INRIA) & l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science & la Culture (UNESCO), pour collecter & préserver le code source logiciel comme un patrimoine
🔧 Outils : l’une des plateformes libres les plus connues est certainement GitLab (comme ici le GitLab des Champs Libres ↗ ), ou Gitea ↗ pour créer une instance souveraine & légère
◆ OPEN ACCESS
Le terme est sans conteste beaucoup plus utilisé aux États-Unis d’Amérique qu’en France. Il s’agit ici de l’accès libre à des publications de recherche revues ou non par des pairs.
📦 Références : Open Edition ↗ , portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales | CAIRN ↗ , diffusion de publications numériques en sciences humaines francophones
◆ OPEN DATA
Obligation légale (en France) d’ouverture et de mise à disposition des données brutes produites et collectées par les services publics (administrations, collectivités locales…). Voir l’article Publication en ligne & réutilisation des données publiques ↗ de la CNIL pour plus d’infos.
📦 Référence : Gouvernement français (Data.gouv) ↗ | Gouvernement des États-Unis d'Amérique ↗ | Ville de Paris ↗ | INSEE ↗ | …
◆ OPEN SCIENCE
“Mouvement dont l’objectif est de rendre universellement accessibles les résultats de la recherche scientifique (publications et données de recherche, notamment). Concrètement, il s’agit de sortir ces connaissances des revues et des bases de données payantes ou fermées, pour les diffuser à tous – chercheurs, entreprises et citoyens – sans entrave, sans délai et gratuitement.” [source: INSERM]
📦 Référence : HAL (Hyper Article en Ligne) ↗ (peut également s’installer en instance) : plateforme pluridisciplinaire française pour le dépôt et la consultation des écrits, travaux et résultats de recherches scientifiques des chercheurs et enseignant-chercheurs
◆ OPEN CONTENT
L’Open Content caractérise, selon Wikimédia France, des “démarches spécifiques et distinctes de l'Open Data (données ouvertes) ou de l'Open Access (accès ouvert), autour de deux objectifs :
- faciliter l’ouverture, la mise en ligne et la mise à disposition de contenus culturels
- faciliter la réutilisation optimale de ces contenus culturels à partir d’un certain nombre de paramètre (choix de licence, taille et qualité des images,…)”
Le terme — très peu usité en regard d'Open Source, Open Access ou Open Data — caractérise principalement l’ouverture des collections patrimoniales et des fonds classés, issues de catalogues d’images numérisées. Parmi ces collections en ligne, 26% seulement sont placées sous licences libres (de type CC BY ou Etalab) en France, selon une étude de Wikimédia France.
📦 Référence : Observatoire de l'Open Content ↗ (Wikimedia France, 2022)
◆ OPEN KNOWLEDGE
La “connaissance ouverte” désigne tout contenu, information ou donnée que les gens sont libres d’utiliser, de réutiliser et de redistribuer, sans aucune restriction juridique, technique ou sociale.
📦 Référence : Open Knowledge Foundation Network ↗
De quelle ouverture parlons-nous ?
L’ouverture doit être pensée et structurée de la manière la plus globale possible, et répondre à une conjonction d’outils qui la structurent :
- méthodologique : respecter les principes FAIR ↗ , qui se déclinent en un ensemble de caractéristiques que doivent porter les (méta)données afin de faciliter leur découverte et leur utilisation par les humains aussi bien que par les machines. FAIR pour F = facile à trouver (findable) / A = Accessible / I = Interopérable / R = Réutilisable (Reusable)
- fonctionnelle : respecter au plus haut degré les critères du Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA), ou des mécaniques de design capacitant & non toxique
- juridique vise à céder les droits d’auteurs au bénéfice de licences les plus libres possibles, telles que Creative Commons le permet
- technologique : structurer un socle & des modèles facilitant l’ouverture et le partage, tels que les logiciels libres (Free and Open Source Softwares / FOSS) ou les interconnexions favorisées par les technologies du Fediverse
- inclusive : permettre un accès sans condition, à l’aide de méthodes telles que le Facile A Lire & à Comprendre (FALC)
— GLAM
L’Open GLAM est “un réseau informel de personnes et d’organisations cherchant à favoriser l’ouverture des contenus conservés ou produits par les institutions culturelles”. GLAM est mis pour Galleries, Libraries, Archives, Museums (Galleries d’art, Bibliothèques, archives et musées). Ces institutions caractérisent leur ouverture à l’aide de l'Open Content (ouverture des reproductions numériques d’œuvres qui sont elles-mêmes dans le domaine public ou dont les droits d’auteurs sont cédés) et de l'Open Data (ouverture des données relatives à ces œuvres, contenus au sein de catalogues et de bases de données).
Cette ouverture, qui s’apparente à de l'Open Access vise notamment à :
- démocratiser la diffusion & l’accès aux savoirs, sans conditions
- rendre les dispositifs / les projets / les recherches (…) plus efficaces et plus soutenables
- améliorer leurs qualités intrinsèques
- développer des communautés de partage & d’échange, des solidarités
- recentrer sur le bénéfice de l’usage
Certaines de ces institutions soutiennent favorablement les œuvres culturelles libres ↗ (Free Cultural Works) et diffusent leurs collections en Open Access (accès ouvert).
📦 Référence : Open GLAM, réseau mondial sur le partage du patrimoine culturel ↗ , Creative Commons | Blog du réseau Open GLAM ↗
— PATRIMOINE & MATRIMOINE
“Le patrimoine culturel désigne les artefacts, les monuments, les groupes de bâtiments et sites, les musées qui se distinguent par leurs valeurs diverses, y compris leurs significations symboliques, historiques, artistiques, esthétiques, ethnologiques ou anthropologiques, scientifiques et sociales. Le patrimoine culturel immatériel (PCI) intégré quant à lui dans la culture et les artefacts, sites ou monuments du patrimoine naturel.” (UNESCO)
Les collections numérisées font partie intégrante du patrimoine. Si celles-ci comportent de très nombreuses notices catalographiques, nombre d’entre elles ne peuvent faire référence à des contenus numérisés faute d’opérations de numérisation des objets physiques présents dans les collections. Par ailleurs, à l’heure des bouleversements climatiques que nous traversons et des dépassements des limites planétaires, il devient indispensable de nous interroger sur la numérisation cumulative d’un patrimoine par nature sans fin.
Au Moyen Âge, le matrimoine désignait les biens hérités de la mère. Ce terme est réinvestit par la langue contemporaine dans le contexte des luttes contre les dominations patriarcales et par le travail d’auteur·ices en faveur de la valorisation du rôle des femmes dans le développement culturel.
📦 Référence : LeMatrimoine.fr ↗ | Conférence de Geneviève Fraisse ↗ “Démocratie & création” (2013) et “Pensée des sexes & démocratie” (2012)
Inspirations
Parmi les institutions mondiales ayant ouvert leurs collections patrimoniales & matrimoniales, voici quelques inspirations qui m’ont particulièrement marquées :
◆ Musée Saint-Raymond : sculptures de la villa romaine de Chiragan (Toulouse, France)
Outre la grande qualité des fonds, l’approche globale d’ouverture est tout à fait remarquable :
- Site web dédié (UI) ↗ (turbine par ailleurs sous Jekyll, générateur de sites web statiques pour un sobriété de l’interface)
- Les collections numérisées ↗ , disponibles via Wikidata et Wikimedia Commons, sont diffusées en majeure partie sous Licence Ouverte (Etalab ↗ )
- Le projet de valorisation des fonds est disponible en Open Source ↗ sous GitLab
- Le jeu de données est publié lui aussi en Open Data ↗
◆ Musée du Palais national de Taïwan
Passionné par le thé et ses univers, ces collections ↗ me permettent d’admirer de somptueuses céramiques taïwanaises. En Open Data sont partagés des paquets liés à une exposition, des images numérisées en haute définition, des paquets de données (sous licence CC BY), des bibliothèques liées au jeu vidéo Animal Crossing (sous CC0) ainsi qu’une API ouverte pour la recherche.
◆ Bibliothèque Virtuelle des Manuscrits Médiévaux (BVMM, France)
Sous la houlette de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes (IRHT) et du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), plus de 8000 manuscrits médiévaux numérisés (à partir du Ve siècle) sont accessibles ici. Vous y trouverez des incunables de toute beauté et des enluminures absolument extraordinaires.
Ex: Les très riches heures du Duc de Berry ↗ , (1284, conservé à la bibliothèque du Château de Chantilly)
◆ Biblissima ou les trésors des bibliothèques françaises
Porté par une équipe du Campus Condorcet ↗ , le Portail Biblissima ↗ (bibliothèque virtuelle des bibliothèques) “vous invite à découvrir l’histoire d’une partie des textes et livres qui ont été écrits, traduits, enluminés, collectionnés ou inventoriés depuis l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle”
Il permet une exploration libre au sein des fonds iconographiques, une recherche par type de données (manuscrits & imprimés anciens, enluminures, personnes, éditions, lieux…), ainsi qu’une approche cartographique tout à fait intéressante. Parmi ces fonds, les collections des manuscrits & livres rares ↗ sont à fouiller sans plus tarder !
Modèles technologiques
La consolidation des sous-bassements technologiques est indispensable pour créer les conditions d’une ouverture optimale, solide, modulable et interopérable. Le soin porté aux serveurs, bases de données, logiciels & catalogues doit constituer la priorité si l’on souhaite ouvrir ses contenus. Les modèles technologiques d’ouvertures peuvent également s’appuyer sur les flux de données standards du web :
- API, comme l'API du Brooklyn Museum ↗
- OAI-PMH, comme l'entrepôt OAI-PMH de la Bibliothèque nationale de France ↗
- JSON, comme les flux JSON du Musée du Louvre ↗
Les modèles économiques dominants visent à proposer des portails qui promeuvent des solutions numériques tout-en-un, chimères mi-catalogue mi-site-web. Ni vraiment l’un ni véritablement l’autre en fin de compte, au détriment parfois de la souveraineté des données & des fichiers, sans parler de votre patience à attendre leur soutien en cas de pépin… En cela, préférer un logiciel de type Koha ↗ , étayé par une solide équipe de maintenance. C’est bien la relation entretenue avec le partenaire qui maintient la solution technologique (ou l’infogérance serveur) qui est primordiale pour structurer une offre qui soit soutenable et véritablement adaptée à vos besoins.
Jouer avec les collections
S’il est un défi particulièrement contemporain des collections numérisées, c’est bien celui de la visualisation et de la manipulation des images. Certaines institutions ont su s’adapter et proposer des rendus visuel haute définition, parfaitement frugaux & calibrés pour smartphones, facilitant la recherche de similarités chromatiques… La technologie IIIF (_International Image Interoperability Framework_) ↗ (serveur & visionneuse) est tout à fait prometteuse dans ce domaine.
Le IIIF est à la fois une communauté et un cadre d’interopérabilité qui permet de “diffuser, présenter et annoter des images et des documents audio/vidéo sur le web. Il s’est imposé en quelques années comme un standard et une brique technologique essentielle pour décloisonner les collections numérisées des institutions patrimoniales à l’échelle mondiale.” [source: Biblissima]
Cet outil particulièrement puissant opère directement en lien avec le catalogue qui contient les fonds numérisés (nécessite un serveur spécifique). Il permet notamment de juxtaposer et de zoomer dans un même visualiseur, sur des images issues de sources différentes, d’importer les métadonnées en même temps que l’image, de comparer différentes prises de vue ou versions d’une même œuvre, d’extraire et d’annoter une partie d’une image…
Atout majeur de sobriété numérique et d’éco-conception des interfaces (UI) permettant de lecture des images numérisées : la technologie IIIF ne nécessite pas de charger les données au préalable, ce qui permet une consultation extrêmement frugale et fluide, en très haute définition, quel que soit la matériel de lecture (ordinateur, smartphone…). En complément, la solution Mirador ↗ , plateforme de visualisation multi-fenêtres d’images numérisées sous IIIF, permet de zoomer, d’afficher, de comparer et d’annoter les images.
Un excellent exemple est la Galerie nationale du Danemark (SMK Open) ↗ qui permet notamment la manipulation des images à partir d’une recherche de similarité de couleurs.
— POUR UN OPEN CONTENT UNIVERSEL
Ouverture des contenus
Au-delà des fonds patrimoniaux, je questionne l’ouverture de l’ensemble des contenus, sur l’ensemble des dimensions de leur cycle de vie :
- méthodologie de soin
- production
- gouvernance de communs
- édition
- diffusion
- accès
- fin de vie
Les conditions de renoncement, voire la “compostabilité” (pour reprendre les termes de Laurent Marseault), sont en effet des aspects à anticiper bien en amont de la mise à disposition. Il nous est indispensable de trouver des solutions qui allient valorisation du patrimoine et soutenabilité, si nous souhaitons relever les défis des transitions écologiques des contenus culturels ouverts.
Service public & ouverture
Si la transparence est caractérisée par le philosophe Michel Foucault comme levier de surveillance panoptique, elle peut également être vecteur de persistance du service public. Cela s’entend en tant que l’ensemble de ses productions seraient restituées aux citoyen·nes sous licences libres, car le service public est bien originellement sa propriété (dont il assure la gouvernance par la représentativité politique et la survie économique par ses impôts). La documentation rigoureuse des méthodologies déployées est également un incontournable afin de développer la capacité d’agir des citoyen·nes et de dynamiser la reproduction de la ressource.
Il s’agit également de préparer les “Objets de Solidarité Non Indentifié” (OSNI), pour reprendre les propos de Hugues Aubin (Réseau Français des FabLabs), ces riches opportunités offertes par la nature même du service public sans devoir (ni pouvoir) les définir préalablement.
Transitions écologiques & sobriété
C’est certainement une tautologie que de rappeler que la dimension générative offerte par les modèles ouverts favorise le ré-usage. Si dans un avenir proche les ressources abiotiques viennent à manquer, il nous faudra nous adapter radicalement. Ré-apprendre à réparer en profondeur, à remixer, à ré-utiliser les outils de nos voisins, leurs savoirs-faire, les déchets restant après la réalisation des objets qu’ils auront fabriqués… Ce sont là encore les modèles ouverts qui nous permettront de coopérer et de développer pleinement notre créativité.
Circularité
La coopération entre les modèles pré-existants est une problématique importante liée à l’ouverture. En effet mettre en lien les différentes zones d’ouverture culturelles est une condition fondamentale de leur développement. Les Fabs Labs représentent une inspiration majeure de ces 15 dernières années sur ce sujet. Fondée en 2009, la Fab Foundation ↗ est une organisation américaine à but non lucratif. Issue du programme FabLab du Center for Bits & Atoms du MIT, elle a été créé par le Professeur Niels Gershenfeld (qui travaille actuellement notamment sur les “ordinateurs quantiques moléculaires”).
« Notre mission est de donner accès aux outils, aux connaissances et aux moyens financiers pour éduquer, innover et inventer en utilisant la technologie et la fabrication numérique pour permettre à chacun de fabriquer (presque) n’importe quoi, et de créer ainsi des opportunités pour améliorer les vies et les moyens de subsistance dans le monde entier. » Fab Foundation
Dans le cadre de la réflexion autour de la Fab City ↗ (projet de transitions des villes, entre urbanisation & démographie, 2011), la Fab Foundation œuvre à un nouveau modèle socio-économique qui permettrait “une transition juste et équitable vers un système mondial régénérateur, résilient et socialement inclusif”. Il s’agirait de passer d’un modèle colonial d’exploitation des ressources (PITO “Product-In → Trash-Out”) qui mène indéfectiblement à la surconsommation et à l’acumulation de déchets, à un modèle de partage des connaissances & des savoirs-faire au niveau international (DIDO “Data-In → Data-Out”) et de leur réappropriation territoriale (remake, remix…) à des fins de justes besoins.
—
📚 Locally productive, globally connected, self-sufficient cities ↗ , Fab City Foundation Whitepaper, 2023
Démocratie
La question des choix réalisés en commun, des coopérations pour construire dans un esprit de solidarité, d’équité et de justice, repose sur un travail collectif. Pour se mettre en accord, au-delà de nos antagonismes, il est indispensable d’encourager les métissages et de partager les connaissances & les cultures. C’est sur ce fondement que reposent nos capacités à œuvrer en tant que citoyennes & citoyens. Les modèles ouverts contribuent profondément de fait à cette dynamique.
Par ailleurs, la circulation d’informations vérifiées, étayées et fiables, représente également un enjeu important de nos sociétés. La lutte contre la désinformation & les discours des extrêmes du côté droit est indispensable pour préserver les diversités culturelles. L’éducation ouverte et l’ouverture des savoirs & des créations sont autant de leviers inhérents au développement du pouvoir d’agir des citoyens.
␥ Pour aller + loin
- Tous mes articles sur Creative Commons / Carnet de bord CC-Cert
- Lignes directrices pour l’élaboration des politiques sur les ressources éducatives libres ↗ , UNESCO, 2020, CC BY-SA // Guidelines on the development of open educational resources policies ↗
- Deuxième Plan national pour la Science Ouverte ↗ : généraliser la science ouverte en France, Ministère de l’Enseignement supérieur & de la Recherche, 2021-2024
- Rapport sur l’open content culturel en France ↗ , Wikimédia France, 2022
- Douglas McCarthy et Andrea Wallace, Survey of GLAM open access policy and practice ↗ , 2020
- Rapport Open GLAM : Recommandations pour l’ouverture des données et des contenus culturels ↗ , Wikimédia France & Open Knowledge Foundation, 2012
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« Open GLAM : pour un Open Content universel — Carnet de bord CC-Cert 5/., Guillaume Rouan, CC BY-SA 4.0 »
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