Engagé depuis quelques mois sur le chemin qui mène à la certification Creative Commons, j’ai décidé de vous partager mon carnet de bord, au fur et à mesure des unités de formation suivies. Je vous livre ici le projet que j’ai rendu pour la validation finale. N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires : je me ferai un plaisir comme toujours de partager plus largement mes apprentissages & ressources à ce sujet.


Essai ◆ Vers un service public culturel en biens communs

Avant d’aborder notre sujet, je dois préciser que je me situe au sein d’un service de communication, en responsabilité de médias numériques et en contribution de certains projets d’innovation pour un numérique soutenable. Mon engagement quotidien en faveur des valeurs & des méthodologies d’ouverture1, ainsi que des projets libres, vise à développer un service public culturel en biens communs dont je vous propose d’envisager les grands principes.

1 Open Definition ↗

1 — Mille-feuille

Dans le domaine des médias numériques, rechercher les leviers d’ouverture revient à faire face à la complexité des couches mobilisées par l’information : du serveur jusqu’à l’écran, de la base de données jusqu’à l’usage. Ce mille-feuille constitue un gisement d’opportunités d’ouverture pour toutes sortes d’expertises : pour les GLAM, les designers, les communicants, les développeurs, les gestionnaires de projets, les médiateurs, les managers, les responsables administratifs, les personnes qui créent des cahiers des charges pour les marchés publics, etc. Le développement de services numériques ouverts doit ainsi relever l’enjeu de la synthèse afin d’engager un approche réellement holistique & opérante, tant au niveau des matériels (Open Hardware, déstructuration, modularité, ré-emploi,…) que des contenus (logiciels libres, licences & outils juridiques libres tels que ceux proposés par Creative Commons2, cycle de vie, compression, remix…).

2 'Share your work', Creative Commons ↗

2 — Transitions

Pour “agir avec le désespoir environnemental” (Joanna Macy3) et faire face aux transitions climatiques ainsi qu’à l’adaptation aux changements climatiques, la coopération devient un outil d’organisation majeur. Si la constitution de coalitions actives et soignantes en est le centre névralgique, ce sont bien les outils d’ouvertures (sur l’ensemble des strates d’information) qui facilitent la capacitation des acteur·ices, densifie le maillage des relations et libère la circulation des connaissances. Ce sont les valeurs d’ouverture qui permettent ainsi la constitution de communs opérants, au service de réalisations soutenables pour le vivant & les ressources abiotiques, et dans le soin de la diversité des cultures. Ce sont les pratiques d’Open Access, d’Open Knowledge ou d’Open Content qui renforcent quant à elles la reproduction de la ressource, des méthodologies et des contenus actionnables.

3 “Working Through Environmental Despair”, In “Ecopsychology : Restoring the Earth, Healing the Mind”, edited by Theodore Roszak, Mary E. Gomes & Allen D. Kanner, Sierra Club Books, 1995 / Cité dans “Reclaim : recueil de textes écoféministes choisis et présentés par Emilie Hache”, éditions Cambourakis, 2016

3 — Radicalité

Le renoncement est également une notion centrale de l’ouverture culturelle. À l’instar des friches des jardins en permaculture4, il s’agit de “reconsidérer le désordre”5. Si l’image de la ruine6 et de l’effondrement est évoquée en toile de fond, c’est surtout l’enjeu de radicalité qui est convoqué. L’ouverture juridique des œuvres grâce aux licences libres implique un renoncement de tout ou partie des droits des auteur·ices et partenaires, qu’il importe de négocier. Les cessions de droits par le service public ne représentent pas une dégradation mais bien une augmentation de sa capacité à restituer les fruits de ses missions aux biens communs. La puissance du copyleft permet de sécuriser la reproduction de ses travaux selon les conditions qu’il a défini pour l’intérêt général. Cette ouverture engage ainsi un changement de modèle social axé sur un retour (puisqu’il est bien question d’un pas en arrière) aux systèmes communautaires7.

4 Guillaume Désanges, Petit traité de permaculture institutionnelle : pour un site de création contemporaine, vivant et productif ↗ , Palais de Tokyo (Paris), 2023 | 5 Éric Lenoir, Le grand Traité du jardin punk (Manuel pratique de non-jardinage), éditions Terre vivante, octobre 2021 | 6 “Les communs négatifs comme ruines”, In. Alexandre Monnin, Politiser le renoncement, éditions Divergences, avril 2023 | 7 Principe n°8 du Manifeste Mozilla ↗ : “Des processus transparents et communautaires favorisent la participation, la responsabilité et la confiance.”

4 — Ré-enchantement

Le philosophe Bernard Stiegler8 voit dans le logiciel libre – et par extension les processus d’ouverture par les licences – “une nouvelle matrice économique d’organisation du travail, qui crée une valeur d’un nouveau type, extrêmement efficiente, qui produit un processus de déprolétarisation. […] Les individus développent des savoirs, les partagent, et utilisent les machines pour augmenter leurs savoirs qui sont véritablement porteurs d’un processus de transformation.” L’ouverture structure là une condition non pas de survie mais bien de ré-enchantement9 du service public culturel en biens communs. Les valeurs de coopération & de solidarité sont incarnées par les dynamiques ouvertes telles que les critères d’un Numérique d’Intérêt Général10. Ce ré-enchantement est l’humus du basculement d’un modèle capitaliste et toxique, tant pour les ressources que pour la biodiversité.

8 Interview donnée par Bernard Stiegler à Radio Debout, 2016 | 9 Silvia Federici, Réenchanter le monde : le féminisme et la politique des communs, éditions Entremonde, Rupture n°29, 2022 | 10 Arnaud Levy, Pour un Numérique d'Intérêt Général ↗ , In “Communication & Démocratie”, juillet 2023

5 — Innovation

Les grandes innovations contemporaines, tels que les algorithmes analytiques dits “Intelligences Artificielles” génératives (également nommées “stupidités artificielles”11), impliquent un profond changement de modèle économique du droit d’auteur. Est-ce que ces technologies représentent une opportunité pour “un meilleur partage [c’est-à-dire un partage inclusif, équitable, réciproque et durable12] tout en respectant le travail de créateurs humains”13 ? D’ici là, le rôle des méta-données semble crucial, tout autant que la frugalité & la sobriété des usages. Parmi les grands leviers à disposition pour structurer un web plus soutenable, “la vie privée, l’équité, la confiance, la sécurité et la transparence”14 sont des valeurs essentielles. La recherche des justes fins et la “conciliation des contraires”15 repose notamment sur une évaluation stricte des besoins ainsi que sur un soutien financier aux modèles de sobriété et aux communautés qui créent des œuvres culturelles libres16. Le développement d’une économie d’ouverture soutient par ailleurs la transformation du modèle de circularité17 ainsi que les coalitions territoriales.

11 Will Knight, “Les machines vont-elles nous éliminer ? ↗ ” : une interview de Yoshua Bengio (professeur d’informatique à l’université de Montréal & lauréat du Prix Turing en 2019), MIT Tech Review, janvier 2016 | 12 Brigitte Vezina, Catherine Stihler, “IA générative et créativité : De nouvelles considérations émergent lors des réunions du CC ↗ ”, Creative Commons, septembre 2023 | 13 Catherine Stihler, Un meilleur partage pour l'IA générative ↗ , Creative Commons, février 2023 | 14 Mozilla AI ↗ : “Une startup - et une communauté - qui construit une IA fiable et open-source” | 15La sobriété peut-elle être désirable ? ↗ ”, podcast du Festival “Et maintenant ?” avec le politiste Nathanaël Wallenhorst & le philosophe Frédéric Worms, France Culture, octobre 2022 | 16 Définition d’œuvres culturelles libres ↗ , Creative Commons | 17 Fab City ↗ : “Notre mission est de réaliser une production connectée à l’échelle mondiale. Les matériaux restent à des distances acceptables dans les villes et les régions, les informations circulent sur la façon dont les choses sont fabriquées. Cette recette s’appelle “Products In Trash Out” (PITO) et “Data In Data Out” (DIDO)”

6 — Défis

Parmi les grands défis à relever, la bifurcation vers l’adoption et l’application généralisées des cultures libres est certainement primordial. Particulièrement dans les pratiques du service public. La prise de conscience des efforts à mener ainsi que l’adéquation des discours avec des renoncements effectifs assumés, volontaires et responsables, est également fondamentale. Par ailleurs la question de l’interopérabilité et du maillage des communs est également un enjeu, pourquoi pas (pour ce qui concerne le numérique) étayés par les technologies du Fediverse18. La négociation entre dynamique reproductive générée par l’ouverture et l’accumulation des ressources (patrimoniales et matrimoniales notamment, mais aussi les autres formes de productions) se pose légitimement en regard de l’atteinte de six limites planétaires sur neuf19. Le triptyque consolidé autour de valeurs de solidarité, d’étayage coopératif et d’une ouverture universelle semble être une belle piste à explorer.

18 Per Axbom, “Les nombreuses branches du Fediverse ↗ ”, janvier 2023, CC BY-SA | 19 Où en sommes-nous des limites planétaires ? ↗ , Commissariat général au développement durable, octobre 2023


Étude de cas ◆ Développer un Open Content universel au sein d’un établissement culturel public hybride

Vladan Joler : affinity to infinity Image rognée à partir de 'New extractivism', 2020 | Vladan Joler CC BY-NC-SA

✏ Vladan Joler, extractivism.online ↗

1 — Contexte

Le développement d’un Open Content universel relève d’une dynamique expérimentale collective dont le travail est encore en cours. Son engagement repose sur le long terme et a été initiée en 2019 à mon arrivée dans l’équipe des Champs Libres. L’objectif vise à ce que la stratégie globale d’établissement intègre nativement le sujet de l’Open Content à l’ensemble des contenus gérés, produits et co-produits par l’institution, au plus haut niveau d’ouverture possible, et sur l’ensemble des couches des médias numériques.

Pour situer, Les Champs Libres1 est un établissement culturel géré par la collectivité publique métropolitaine de Rennes (France) et créé en 2006. Dans une perspective de place publique, il inclut une bibliothèque, un musée, un centre de sciences, un auditorium, des salles d’expositions & de rencontre. Environ 250 personnes y travaillent et œuvrent sur des champs très variés, tels que la programmation, la médiation, l’administration, la communication, la relation aux publics, la conservation, ou encore la sécurité ou la technique, etc. L’établissement accueille près de 1,2 millions de visiteur·euses chaque année, ce qui en fait probablement le premier établissement culturel du grand ouest de la France.

1 leschampslibres.fr ↗

2 — Défis & opportunités

À l’origine de cette ambition, la stratégie numérique d’établissement n’était pas encore écrite. De nombreux questionnements mobilisaient déjà naturellement les équipes mais aucun document structurant n’avait été créé. Le numérique, dans les processus d’industrialisation de l’information, était essentiellement envisagé comme outil de production, comme déclinaison de l’imprimé, au service généralement de la programmation et plutôt centralisé sur un seul service. Les compétences & expertises liées aux cultures numériques étaient disséminées au sein des équipes, dans des domaines d’intervention extrêmement variés et non centralisés.

En 2010, Rennes est devenue la première ville en France à ouvrir ses données. L’Open Data fait donc historiquement partie de l’ADN des services publics de la collectivité. Les Champs Libres ont ainsi contribué régulièrement (entre 2013 et 2017) au versement de jeux de données2 à l’entrepôt de la collectivité, notamment avec des contenus statistiques. La licence utilisée est la ODbL3 1.0 (Open Data Commons Open Database License) qui comporte un verrou de copyleft (réutilisation selon les mêmes conditions).

En dépit du fait que l’établissement ait accueilli entre 2010 et 2015 une cantine numérique4 — à la croisée des problématiques de start-up et de laboratoires de fabrication (FabLab) — et hébergent encore aujourd’hui des ateliers de facilitation (basés sur le design thinking et les méthodes agiles), l’acculturation globale aux cultures Open et libres (licences, Open Content, Open Knowledge, Open Source, Open Access, Open Science, etc.) dispose d’une bonne marge de progression. L’Open Content par exemple est exclusivement centré sur l’axe patrimonial & matrimonial. Les règles & gestions juridiques sont intégrées de manière hétérogène selon les services-métiers : données & méta-données, cessions de droits des intervenant.es, productions en interne ou en sous-traitance, etc. Enfin, les problématiques spécifiques du web sont encore faiblement intégrées aux processus globaux : soit considérées sur la production d’imprimées de communication (les droits sont alors négociés avec les illustrateur·ices ou les réalisateur·ices audio/vidéo sous licence CC BY-SA ou CC BY-NC-ND), soit envisagées à l’aune des conservateur·ices de collections classées au niveau de la gestion des catalogues patrimoniaux.

2 Voir sur data.rennesmetropole.fr ↗ | 3 Licence ODbL ↗ , créée par l’Open Knowledge Foundation | 4 Voir sur wiki-rennes.fr ↗

3 — Droit d’auteur

L’environnement du droit d’auteur est structuré en fonction des missions & sur certains domaines d’action de l’établissement.

La Bibliothèque municipale, créée en 1803 (et héritière de la Bibliothèque du Parlement de Bretagne de 1733), revêt une vocation régionale et offre quelques 40 000 notices de documents numérisés diffusés sous domaine public au sein de son catalogue5 de fonds classés. Sa contribution au dépôt légal imprimeur depuis 1943 en fait une référence nationale. La nature et l’âge des documents conservés se prêtent très naturellement aux enjeux d’ouverture. Ces fonds gagneraient néanmoins à être mieux valorisés et davantage rendus visibles au sein d’autres contenus web.

Le Musée de Bretagne, musée de société créé en 1805, propose plus de 300 000 notices d’objets & de documents numérisés (dont +90% avec images). Les collections sont diffusées grâce au catalogue6 ouvert en ligne depuis 20177, soit sous marque de domaine public ou CC0 (~45% des notices), soit sous licences Creative Commons (~25% en BY ou BY-SA, ~29% en CC restrictives) ou sous droits d’auteur strict. La nature des objets 3D conservés ne se prête pas directement à leur ouverture en soit et nécessite de passer par leurs doubles numériques (photographie & numérisation). Le travail conséquent de numérisation des collections (plans de financements, moyens humains…) est mené, étayé par une équipe dédiée aux négociations de droits permettant d’engager le musée dans une communauté de contribution solidement constituée. Par ailleurs le blog8 des collections, alimenté par des articles hebdomadaires, contribue activement à leur rayonnement.

Les producteur·ices, réalisateur·ices, designer·euses, auteur·ices (…) associé·es ou partenaires de l’établissement peuvent être amené·es à produire des objets de nature très variable : illustrations, affiches, visuels, plans de construction, textes, série de podcasts narratifs, enregistrements sonores bruts, photographies commandées à des fins de communication, photographies d’art, codes source logiciel ou algorithmique, etc. La médiation par exemple intègre encore assez rarement les licences libres & ouvertes au travers de ses productions. Le niveau d’acculturation & de pratique des équipes varie grandement selon les missions, et les documents stratégiques ne sont pas formalisés. La question des marchés publics est également centrale : comment en effet structurer une ouverture holistique dans le cadre fortement contraint des procédures financières publiques ? La transparence du service public est-elle un vecteur vers une plus grande ouverture généralisée ?

5 tablettes-rennaises.fr ↗ | 6 collections.musee-bretagne.fr ↗ | 7 Fabienne Martin-Adam et Céline Chanas, “Des 'collections en partage' au musée de Bretagne. Quand la notion de 'commun' entre au musée ↗ ”, La Lettre de l’OCIM (Observatoire du Patrimoine et de la Culture scientifiques & techniques), n°185, septembre-octobre 2019 | 8 musee-devoile.blog ↗

4 — Résolutions & enseignements

À titre personnel, mes missions me permettent de déployer une très forte énergie depuis le Service Communication & Numérique en faveur d’une meilleure qualification des modèles numériques & des transitions spécifiques au web, sur l’ensemble des couches d’information des médias numériques (matériels, serveurs, contenus, design, usages, etc.). La prise en compte native de ces problématiques implique encore nécessairement la contribution active de toutes les équipes. Le fait de prendre le temps de poser les valeurs éthiques fondamentales de l’établissement dès 2019 a permis d’aboutir à la rédaction d’une stratégie numérique9 en juin 2022. Diffusée sous licence CC BY-SA, elle est disponible en versions PDF et OpenDocument modifiable & accessible. Elles présente 12 axes dont : 1- L’inclusion 2- L’éco-conception 3- Les usages 4- La constitution et le partage des communs […] 8- Le renforcement de la diffusion & de la valorisation des ressources. Ces ambitions stratégiques ont permis de poser le sujet et d’orienter plus fortement les projets & actions vers une démarche plus sociale (inclusion, accessibilité), davantage orientée usagers (besoins).

La conception d’une ouverture holistique (des matériels, des machines, des fonctionnalités numériques, des logiciels, des contenus…) a été renforcée notamment par :

  • la diffusion du Mag10 (espace de contenus narratifs) sous licence CC BY-SA
  • l’adoption généralisée de la licence CC BY-SA pour les intervenant.es (abandon de la CC BY-NC-ND, plus restrictive)
  • l’utilisation des licences GNU General Public License et European Union Public License pour les codes sources des services produits, diffusés au sein d’une plateforme GitLab11 dédiée et en contribution au projet Software Heritage12 visant à préserver le code source en tant que patrimoine
  • la perspective d'exploiter les espaces communs déjà disponibles et dont le rayonnement est déjà solide, pour appuyer et segmenter la problématique de notoriété de celle de la visibilité & de la démarche pour un numérique plus soutenable. Cela nous ouvre des pistes vers les portails de collections patrimoniales & matrimoniales telles que Bretania13 (Région Bretagne), Plateforme Ouverte du Patrimoine14 (Ministère de la Culture et de la Communication), Europeana15 (Fondation Europeana), Wikimedia16, etc.
  • l’accompagnement des équipes par un wikimédien en résidence17, entre septembre 2022 et septembre 2023, qui a particulièrement œuvré à la “contribution et participation à la création & l’amélioration des contenus liés aux collections dans les projets Wikimédia, ainsi que la proposition d’actions de formation et de sensibilisation”
  • l’obtention du Label Culture Libre18 (niveau Or) décerné par Wikimédia France en avril 2023 à l’ensemble de l’établissement, a permis de reconnaître les efforts conjoints des équipes de la bibliothèque et du musée. Il renforce également le partenariat avec Wikimédia et engage les équipes dans une dynamique communautaire très forte et particulièrement enthousiasmante
  • l’intégration des conditions d’ouverture dans le développement du futur site web de l’établissement (prévu pour septembre 2024), tant sur la visibilité des licences au sein des contenus, que sur le renforcement des méta-données afférentes.
  • la perspective de développer une plateforme basée sur des logiciels libres et gérée localement de manière souveraine, visant à accueillir l’ensemble de nos production multimédia
  • la perspective d’un accompagnement spécifique par les équipes de Creative Commons dans le but de structurer collectivement une charte juridique globale d’ouverture de nos contenus
  • le travail en réseaux pour renforcer l’Open Content universel, dans le but de contribuer plus activement à l’économie de territoire, à la circularité & aux transformations. Nous contribuons par exemple à l’Augures Lab19, un laboratoire national qui questionne le numérique & la culture, ou un groupe de travail Communication Numérique Responsable qui pousse les sujets de soutenabilité (en coopération avec la Direction des Services Numériques, le Système d’Information Géographique et la Direction Générale de la Communication de la collectivité) par le prisme des missions de communication.

9 Guillaume Rouan, “Stratégie pour un numérique soutenable à +2°C ↗ ”, juin 2022, CC BY-SA 4.0 | 10 leschampslibres.fr/lemag ↗ | 11 gitlab.com/leschampslibres ↗ | 12 softwareheritage.org ↗ | 13 Bretania ↗ , le portail des cultures de Bretagne | 14 Plateforme Ouverte du Patrimoine (POP) ↗ , l’agrégateur du patrimoine culturel numérisé (France) | 15 Europeana ↗ , patrimoine culturel numérique européen | 16 Page hub ↗ des contribution du Musée de Bretagne aux GLAM sur Wikipédia | 17Un wikimédien en résidence au Musée de Bretagne ↗ ”, octobre 2022 | 18 leschampslibres.fr/opencontent ↗ | 19 L'Augures Lab ↗ , Lab Numérique responsable dans la Culture, se structure depuis 2022 sous la forme d’un programme de recherche-action regroupant une vingtaine d’institutions culturelles et de territoires (Centre des Monuments Nationaux, Ministère de la culture, Bibliothèque nationale de France, Musée des Civilisations de l’Europe & de la Méditerranée, Musée d’Orsay & de l’Orangerie, Palais de Tokyo, etc.) autour de 3 thèmes pré-identifiés : conservation/archivage, communication/publics, nouvelles expériences/création artistique

5 — Perspectives

Si la dynamique est engagée, tout reste encore à faire. Deux perspectives majeures se présentent à nous :

  • Transformer les valeurs communes liées au web grâce à la pollinisation des modèles d’ouvertures et des cultures libres. Axer davantage sur la finalité sociale & inclusive, positionner la relation comme outil d’empuissancement (empowerment) des équipes et projets de services numériques, placer le soin comme condition fondamentale (tant pour les équipes que pour les ressources), et persévérer dans le travail de création / contribution / coopération aux communs.
  • S’appuyer sur les méthodologie du faire (propres aux makers des FabLabs20), par l’expérimentation & la réalisation de preuves-de-concept, en agissant à la petite forme, sur des modèles sobres, frugaux, low tech & peu coûteux. Créer une nouvelle brique (POC) ou s’appuyer sur une brique existante… Et s’inspirer encore et toujours des méthodologies de “bricolage, braconnage, butinage”21 issues des problématiques d’inclusion numérique.

20 Michel Lallement, L'Âge du faire : hacking, travail, anarchie ↗ , éditions du Seuil, 2015 | 21 Pascal Plantard, “E-inclusion : braconnage, bricolage, butinage ↗ ”, In “Place publique”, septembre-octobre 2013


␥ Pour aller + loin

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